Aveuglé par la fin

Une revanche n’est pas si facile à prendre et Louis l’apprendra à ses dépens.

Si son ascension dans le monde professionnel fut aisée, les autres pans de sa vie furent plus complexes à résoudre. 

Surtout quand une inconnue surprise s’invite à la fête…

 

Extrait :

Je me réveille lentement.

 

Un téléphone sonne dans l’obscurité. Une sonnerie métallique, peu familière. Je cherche à tâtons la lampe de chevet et l’allume. En plissant mes yeux, je devine une chambre à coucher luxueuse de la Renaissance avec des meubles Louis XVI, des murs peints à la chaux et un colossal lit à baldaquin en acajou.

 

Mais où suis-je donc ?

 

Le peignoir en jacquard accroché à la colonne de son lit porte le monogramme : HÔTEL RITZ PARIS.

 

Lentement, le brouillard commence à se lever.

 

Le téléphone continue de couiner ses cris stridents. Je décroche le combiné.

« Allô ? »

Une voix masculine me répond d’une manière indolente :

« Mais où étais-tu ? Tout le monde t’attend. La Mercedes est en bas ».

Il raccroche.

 

Ce n’est qu’à ce moment-là que je réalise que mes articulations me font mal. Je me sens lourd et badaud.

Je me lève et, tout en rassemblant mes pensées, je m’approche du miroir.

Je suis stupéfait. Non pas parce que je découvre que je suis dégoûtant comme un cadavre abandonné, mais parce que je me reconnais.

Je vois le reflet de la personne que j’étais autrefois, un homme classe qui a toujours su faire les bons choix.

Cet homme, c’était moi. Jusqu’à hier.

 

L’homme qui passe ses journées dans un taudis et la nuit seul dans son lit.

L’homme qui se bat de toutes ses forces pour survivre.

L’homme qui frappe pour se protéger.

Je suis né dans ce monde sans cuillère en argent dans la bouche.

Mes parents étaient pauvres et sans statut social.

Ils n’avaient ni pouvoir ni influence.

Régulièrement humiliés, ils ne se sont pas fait un seul ami.

Ils ont vécu toute leur vie comme des parias de la société.

J’ai vécu une enfance douloureuse où l’on me méprisait.

Finalement, je ne l’ai plus supporté.

J’ai pensé que si j’avais de l’argent et du pouvoir, je pourrais redevenir humain.

J’ai rejoint une entreprise.

C’était une grande société multinationale. J’ai commencé comme employé de bas niveau, et à la fin, je suis devenu membre du conseil d’administration.

 

Je me frotte les yeux et commence à arpenter les couloirs de l’hôtel en essayant de me rappeler comment je suis arrivé ici. En sortant de la chambre, une femme de chambre que je ne connais pas m’indique la réception.

« Pardonnez-moi, monsieur, mais Mademoiselle est au téléphone ».

 

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Meet The Author

"Dans l’ombre, je sculpte les mots, Pour donner vie à votre imagination, Pour transmettre vos mémoires, Votre vérité."

Je me réveille lentement.          

Un téléphone sonne dans l’obscurité. Une sonnerie métallique, peu familière. Je cherche à tâtons la lampe de chevet et l’allume. En plissant mes yeux, je devine une chambre à coucher luxueuse de la Renaissance avec des meubles Louis XVI, des murs peints à la chaux et un colossal lit à baldaquin en acajou.

Mais où suis-je donc ?          

Le peignoir en jacquard accroché à la colonne de mon lit porte le monogramme : HÔTEL RITZ PARIS.          

Progressivement, le brouillard commence à se lever.

Le téléphone continue de couiner ses cris stridents. Je décroche le combiné. 

« Allô ? »

Une voix masculine me répond d’une manière indolente :

« Mais où étais-tu ? Tout le monde t’attend. La Mercedes est en bas ».

Il raccroche.

 

Ce n’est qu’à ce moment-là que je réalise que mes articulations me font mal. Je me sens lourd et badaud. 

Je me lève et, tout en rassemblant mes pensées, je m’approche du miroir.

Je suis stupéfait. Non pas parce que je découvre que je suis dégoûtant comme un cadavre abandonné, mais parce que je me reconnais.

Je vois le reflet de la personne que j’étais autrefois, un homme qui s’est battu et qui a toujours su faire les bons choix.

Cet homme, c’était moi. Jusqu’à hier.

 

Cet homme qui passait ses journées dans un taudis et la nuit seul dans son lit.

Cet homme qui luttait de toutes ses forces pour survivre.

Cet homme qui frappait pour se protéger.

 

Je suis né dans ce monde sans cuillère en argent dans la bouche.

Mes parents étaient pauvres et sans statut social.

Ils n’avaient ni pouvoir ni influence.

Régulièrement humiliés, ils ne se sont pas fait un seul ami.

Ils ont vécu toute leur vie comme des parias de la société.

J’ai vécu une enfance douloureuse où l’on me méprisait.

Jusqu’à ce que je ne le supporte plus.

J’ai pensé que si j’avais de l’argent et du pouvoir, je pourrais vivre vraiment.

J’ai rejoint une entreprise.

C’était une grande société multinationale. J’ai commencé comme employé de bas niveau, et à la fin, je suis devenu membre du conseil d’administration.

 

Je me frotte les yeux et commence à arpenter les couloirs de l’hôtel en essayant de me rappeler comment je suis arrivé ici. En sortant de la chambre, une femme de chambre que je ne connais pas m’indique la réception.

« Pardonnez-moi, monsieur, mais Mademoiselle est au téléphone ».